Le port p. 03
Le port p. 03
Camus encore et encore :
"Certaines nuits dont la douceur se prolonge, oui, cela aide à mourir de savoir qu'elles reviendront après nous sur la terre et la mer. Grande mer, toujours labourée, toujours vierge, ma religion avec la nuit !"
Au-dessus du petit port, on peut apercevoir distinctement les fils de fer barbelés.
Camus :
"Quinze ans après, je retrouvais mes ruines, à quelques pas des premières vagues, je suivais les rues de la cité oubliée à travers des champs couverts d'arbres amers, et, sur les coteaux qui dominent la baie, je caressais encore les colonnes couleur de pain. Mais les ruines étaient maintenant entourées de barbelés et l'on ne pouvait y pénétrer que par les seuils autorisés."
Ajouter mes souvenirs : "Port désert. Fin de la nuit. J'ai vu l'aube se lever sur le port de Tipasa. Evoquer ces menus plaisirs imprimés en moi et regarder encore combien ces photos sont belles, ces photos qui déclenchent dans tout mon être le rappel d'un matin à peu près effacé mais toujours logé quelque part dans ma mémoire : Les premières nuances des lumières un jour d'été sur la mer. Et puis le jour effaçait l'embrasement du soleil naissant, éteignait les derniers feux et apparaissait l'azur. L'Azur ! L'Azur !... Et Mallarmé qui nous poursuit. Disparition des couleurs, leur évanouissement. Spectacle d'une mort heureuse.
Là-bas, le port, le phare…Et le Chenoua.