Albert Camus : "J'avais toujours su que les ruines de Tipasa étaient plus jeunes que nos chantiers ou nos décombres. Le monde y recommençait tous les jours dans une lumière toujours neuve. O lumière ! C'est le cri de tous les personnages, placés dans le drame antique, devant leur destin. Ce recours dernier était aussi le nôtre et je le savais maintenant. Au milieu de l'hiver, j'apprenais enfin qu'il y avait en moi un été invincible".

Mon commentaire : J'écris le 05 janvier 2009. Il neige. Les arbres, la petite place que je vois de la fenêtre de mon bureau, le jardin, sont blancs et le spectacle me rappelle les merveilleux tableaux de Bernard Gantner. L’été invincible, c’était pour Camus.

Le village de Tipasa. La photo n’est pas bonne et pourtant elle nous montre le village. La mairie, l’église, une certaine image de la France.

J'aimerais dire moi aussi, après cinquante ans d'exil, tout comme Camus :"Au milieu de l'hiver, j'apprends qu'il y a en moi un été invincible". Par mon site Le Clos-Salembier, je reçois les vœux d'amis arabes qui se sont regroupés autour du site et du livre. Et puis, parfois, une giclée d'ordure qui en dit long sur ceux qui n'ont jamais pu éteindre un feu rempli de haine, et dans leurs yeux et sous leur plume. Tant pis, et même en hiver, je vois parfois briller l'étoile du matin.

Mes correspondants du Clos-Salembier m'ont envoyé des photos de Tipasa. Ils m'invitent, me disent de revenir et ils me conduiront vers Tipasa mais je sais que Tipasa, cet astre mort ne m'éblouit que par un passé qui est le mien. Ils ne le savent pas et je me garde bien de le leur dire. Morte l'étoile, morte ma jeunesse. J'ai su faire taire au cours des années le grand tumulte qui m'animait. Et je refuse de croire que la sagesse est un synonyme de la vieillesse ou la nostalgie un synonyme de la dépression."