Cliché que j’avais pris sur la plage de Matarès où venait se baigner Albert Camus en compagnie de José Lenzini et du sculpteur Louis Bénisti. Sur la photo, Jocelyne, tout à fait à droite.
La route n'était pas longue et l'armée veillait mais nous n'étions jamais à l'abri d'un attentat. Le lieutenant qui nous avait demandé de le tutoyer, n'était pas armé. J’ai parlé à mes cousins d'Albert Camus qui était contre la peine de mort. Jean-Claude
s'est exclamé que Camus ferait bien de revenir à Marengo et qu'il aurait vite fait de comprendre.
Pour le moment, l'armée française montrait son courage et les officiers leur bravoure, souvent aussi leur audace dans les combats, ils croyaient avec beaucoup de fermeté à l’Algérie française, mais, mais, mais... Cette guerre ne serait-elle pas sans fin? Ce soir-là, j'avais été bien pessimiste.
Voici une lettre écrite par Camus à destination de Jean Sénac, deux mois avant notre sortie à Tipasa avec les cousins de Marengo et les copains. Des sorties, des promenades il y en eut tant et tant que souvent les souvenirs se bousculent et les dates s'emmêlent dans ma tête. Les photos sont un point de repère.
C'était au printemps 1957.
Cette lettre a été publiée, d'après ce que je lis, par Nicolas Philippe pp.174-176. Albert Camus.
Réflexion sur le terrorisme avec la contribution de Jacqueline Levi-Valensi, Antoine Garapon et Denis Salas. Samedi 1er mars 2003 par Francis BOUCHER. Je travaille avec le livre d’Hamid Nacer-Khodja, Hamid à qui je dois une fière chandelle. La violence est à la fois inévitable et injustifiable. Je crois qu'il faut lui garder son caractère exceptionnel et la resserrer dans les limites qu'on peut. »
Albert Camus
Il me semble que cette lettre n’est pas trop difficile à lire, elle n’a pas ce côté pénible que nous redoutons tous lorsqu’il nous faut déchiffrer du blabla. Bien sûr, c’est du Camus. Dois-je la laisser telle quelle ou retirer les phrases principales pour les faire publier.